Le Cavalier King Charles

 

Un historique rapide...

Le Cavalier King Charles, comme le King Charles, son proche cousin, appartient à la race des épagneuls nains Anglais, souvent appelés Toy Spaniels ou Carpet Spaniels.

De tout temps, on les remarque dans la littérature ou l’histoire : Alexandre Dumas écrit que Marie-Antoinette avait eut un petit épagneul, Henry VIII d’Angleterre, ne tolérait comme animaux à la cour, uniquement « quelques petits spaniels, pour les dames ». Lorsque Mary Stuart fut exécutée en 1587, elle cachait dans ses jupes un petit épagneul noir et blanc, qui une fois sa maîtresse décédée, refusait de la quitter. Charles 1er, son fils, eut aussi un petit épagneul, Rogue, qui l’accompagna également jusqu’à son exécution. Son fils, Charles II, ne se séparait jamais de ses épagneuls, il en avait toute une meute à qui il permettait tout, ce qui choquait beaucoup les gens de sa cour. Il fit même voter une loi autorisant les épagneuls dans les jardins royaux et les lieux publics de Londres, tout cela lui valu d’ailleurs nombreuses critiques.

Sa sœur, Henriette-Anne Stuart, duchesse d’Orléans par mariage, amena ses épagneuls en France, et leur aménagea des « espaces » dans le jardin des Tuileries et celui de Saint Cloud.

Le King charles fut détrôné un peu plus tard par le Carlin et le Pékinois. Ce qui amena à une standardisation de la race, afin de la protéger de croisements malheureux.

En 1886, fut créé le Toy Spaniel Club, qui reconnaissait le King Charles et déterminait les couleurs : King Charles pour le noir et feu, Prince Charles pour le tricolore et Blenheim pour le blanc et orange.

Au début du XIXe, la confusion au niveau des King Charles fut telle que c’est Edouard VII d’Angleterre qui clarifia les choses. En 1928, le Kennel Club reconnut enfin officiellement le Club du Cavalier King Charles.

Au XXe, le Cavalier King Charles connut un grand essor, notamment grâce à la Princess Margaret, qui adopta Rowley.

Dans les autres célébrités ayant (ou ayant eut) des Cavaliers King Charles, on peut citer : Ronald Reagan, La Reine Sylvia de Suède, Margareth Thatcher, Franck Sinatra, Zsa Esa Gabor, Lauren Bacall, Kirk Douglas, Catherine Allégret, Charles Aznavour, Henry Troyat, Jane Birkin…

 

STANDARD  N° 136e du 26.02.1988.

ALLURE GÉNÉRALE: Chien actif, gracieux, bien proportionné, à l'expression douce.
Poids : 12 à 18 livres anglaises (5,46 à 8,20 kg).
Taille : Mâle de 25 à 34 cm. Femelle de 25 à 32 cm (donné ici à titre indicatif).

ROBE:

Poil : Long, soyeux et sans boucles. Franges abondantes. On admet une légère ondulation.
Couleur :

Crawford, de l'élevage de Melcourt
- Noir et feu : Noir intense et luisant avec des taches feu et acajou brillant sur le museau, les membres, la poitrine, la face interne des oreilles et sous la queue. Petites taches feu au-dessus des yeux. Une marque blanche sur le poitrail n'est pas admise.

Red Poppy, de l'élevage de la fontaine joyeuse
- Ruby : Unicolore d'un rouge châtain intense. Une marque blanche sur le poitrail est un grave défaut.

Ulrich du Bois du Chêne, dit Socrate
- Blenheim : Fond blanc perle et marques d'un rouge châtain bien réparties. Large pelote blanche bien nette avec, au centre du crâne, la "pastille" qui doit être une marque nette d'un rouge châtain de la taille d'un penny (pièce de 1 Franc).

Rosalie Chelsea Tascha de l'Afghanerie de Kabul, de l'élevage Of Chelsea Garden

- Tricolore : Fond d'un blanc perle avec des taches noires bien réparties et des taches d'un feu brillant sur les joues, la face interne des oreilles et sous la queue. Petites taches feu au-dessus des yeux. Large liste blanche entre les yeux et pelote blanche en tête.

TÊTE

Crâne : Presque plat entre les oreilles, avec un stop peu accentué. La longueur de la base du stop au bout du museau est d'environ11/2 pouce (3,81 cm). Truffe noire bien développée sans taches de ladre. Le museau va en s'amenuisant. Lèvres bien développées mais non pendantes. La face doit être bien remplie sous les yeux. Il faut éviter toute tendance au museau en sifflet.
Yeux : Grands, écartés, sombres et ronds. Pas saillants.
Oreilles : Longues, attachées haut. Franges abondantes.
Mâchoires : Fortes. Articulé en ciseaux parfait, régulier et complet, c'est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit, et sont implantées bien d'équerre par rapport aux mâchoires.

COU: De longueur moyenne. Légèrement galbé.

AVANT-MAIN: Épaules bien obliques. Membres droits. Ossature moyenne.

CORPS: Poitrine moyenne. Les rein est court. Les côtes sont bien cintrées. Le dos est droit.

ARRIÈRE-MAIN: Ossature moyenne. Grassets bien placés. Aucune tendance aux jarrets de vache ou aux jarrets fermés.

PIEDS: Compacts, pourvus de bons coussinets, bien emplumés.

QUEUE: La longueur de la queue est proportionnée à celle du corps. Elle est bien attachée, portée joyeusement, mais jamais très au-dessus de la ligne du dos. La queue n'est pas obligatoirement écourtée; il ne faut pas en enlever plus que le tiers.

ALLURES-MOUVEMENT Mouvement dégagé et élégant, avec beaucoup d'impulsion de l'arrière. Qu'ils soient vus de devant ou de derrière, les membres antérieurs et postérieurs se déplacent dans des plans parallèles.

DÉFAUTS: Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité.

Le caractère :

Le Cavalier King Charles et un chien équilibré, intelligent, vif et éveillé, gentil, affectueux, loyal.

Il est également déluré, plein de vie, dénué de timidité, peu tétu. On peut noter également que les unicolores sont les plus doux, et les plus tendres, les tricolores étant plus exubérants.

C’est un chien extrêmement social et joyeux, qui une très bonne attitude envers ses congénères, chaque rencontre pouvant donner lieu au jeu.

Il s’entend d’ailleurs aussi très bien avec les chats.

Il aime les enfants, qui le lui rendent bien, puisque son caractère fait de lui un compagnon de jeux et de câlins insatiable.

Son entretien est très facile : malgré la longueur de sa fourrure, il n’est absolument pas nécessaire de l’emmener chez les toiletteur. En effet, un petit coup de peigne et un brossage réguliers suffisent à son poil.

Le Cavalier King Charles étant robuste, il apprécie également les longues promenades. Cette race se fait également remarquer en Agility, qu’il apprécie énormément.

Un défaut cependant : c’est un chien assez gourmand, il faut donc bien surveiller son alimentation.

C’est également un chien « collant », qui détient un record sans égal au niveau des pâtes écrasées par inadvertance ou de chutes par les maîtres…

La Santé :

Comme vous avez pu le constater, dans son carnet de santé, Roxy a été souvent malade, lors de ses premières années. Cela vient du fait, principalement, qu’elle ait dû aller dans une animalerie avant son adoption. Toutefois, il faut remarquer que l’otite et la conjonctivite sont des maladies « faciles » pour ces chiens.

Les yeux du Cavaliers King Charles étant grands et ronds, ils sont extrêmement sensibles aux infections.

De même, comme tous les chiens aux oreilles tombantes, le conduit auditif est également très sensible.

Toutefois, un entretien, une surveillance quotidienne, permettent d’éviter des infections.

Comme pour tous les autres chiens, il est également conseillé de surveiller la dentition.

 

Ces maladies qui tuent nos cavaliers...

 

Extrait de la conclusion de la thèse de Mlle Karmann - école vétérinaire de Lyon, 20 Sept. 01 :

 "Les différentes pathologies non infectieuses affectant le CKC ont toutes un caractère héréditaire même si leur déterminisme n'est pas toujours connu. Selon les lignées, la plupart de ces maladies ont une fréquence plus ou moins élevée.

 Le CKC étant une race en plein essor, sa production s'est intensifiée soudainement et ce, à partir d'un petit nombre de reproducteurs. La consanguinité à l'origine du développement de la race n'est sûrement pas étrangère à l'apparition de ces pathologies (…)" .

Voilà, le sujet est lancé… A trop vouloir « produire », on a fini par se trouver en face de gros problèmes… Je vais ici tâcher de vous présenter un aperçue de ces GROS problèmes… J’insiste sur GROS car je pense qu’adopter un chien est une démarche responsable pour laquelle un maître s’engage pour au moins 10 à 15 ans… Ces maladies nous privent du bonheur de passer ces 10 ou 15 ans avec nos toutous puisqu’elles réduisent de façon alarmante leur espérance de vie…

Pire, ces maladies sont clairement héréditaires, fruit d’une reproduction qui a favorisé une certaine consanguinité… Ce qui veut dire que le précepte autrefois valable d’aller chez un éleveur réputé pour avoir un chien en bonne santé n’est plus forcément valable de nos jours, puisque même les chiens primés peuvent être atteints…

Alors avant de craquer devant cette boule de poils collante, débordante d’amour et de joie de vivre, renseignez-vous bien précisément sur la surveillance que peut proposer l’éleveur au sujet de ses maladies… Ne vous contentez pas d’un vague « ça n’existe pas chez nous »… Parce que si, ça peut exister chez n’importe qui… Je ne veux pas faire devenir les futurs propriétaires complètement paranos, mais c’est pour la vie et le bonheur de votre CKC qu’il faut vous méfier…

La syringomyélie

Présentation de la maladie:

Il fut découvert en 1996 par le Vétérinaire Clara Rusbridge, et est apparenté au syndrome d’Arnold-Chiari chez l’homme.

En sont victimes principales : les CKC (toutes couleurs confondues) et les King Charles, mais cette maladie touche aussi d’autres races de chiens, tels que les Terriers maltais, les Yorkshire Terrier, les Pomeranian et éventuellement chez les Chihuahuas.

Chez le chien atteint, l’os occipital (partie inférieure et postérieure du crâne) est anormal, ayant pour résultat une petite fosse caudale entraînant un surchargement et la herniation (hernie : sortie d’un organe ou d’une partie d’organe, hors de la cavité où il se trouve normalement, par un orifice naturel ou accidentel) du cervelet, bloquant le flux du liquide cérébrospinal (liquide clair circulant entre les méninges, aussi appelé liquide céphalo-rachidien) provocant ainsi une cavité nommée une syringohydromyélie.

Le symptôme le plus fréquent est le grattage, soit en l’air près de l’épaule quand le chien est excité, soit quand il marche en laisse. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le seul symptôme et il n’est pas toujours présent. Les chiens et chiennes affectés peuvent être sensibles autour de la tête, du cou et des pattes avant et souvent ils pleurent, jappent ou hurlent sans raisons apparentes. Ils peuvent développer un torticolis permanent ou avoir une démarche chancelante des pattes avant et/ou une faiblesse des pattes avant.

Dans les cas sévèrement affectés, le chien peut souffrir si gravement que l’euthanasie devient la seule solution.

Les signes sont habituellement remarqués chez les chiens entre 6 mois et 3 ans, mais ils ont été diagnostiqués chez des Cavaliers jusqu’à 10 ans.

Comment vérifier la présence de cette maladie ?

Aujourd’hui, l’affection peut seulement être identifiée par une IRM ou par les signes cliniques. Il n’y a pas de tests pour identifier les porteurs. Cependant, Clare Rusbridge a commencé une collecte d'ADN en vue de trouver un test sanguin permettant un dépistage systématique des chiens atteints ou porteurs.

Le seul moyen pour le détecter est un balayage IRM du cerveau et de la corde spinale.

Le tarif pour un IRM (image à résonance magnétique): 382 euros (anesthésie comprise) soit le prix d'une saillie. Vous pouvez ensuite prendre rendez-vous avec un vétérinaire afin d’envisager le traitement à mettre en place (venez de préférence avec la photocopie de votre pedigree).

Attention, tous les vétérinaires ne sont pas équipés pour un IRM… Pour plus de renseignements, voir le site du FCKC (bannière dans la rubrique « liens »)

IMPORTANT : Si votre chien meurt en se tordant de douleur d’une façon inexpliquée, pour diagnostiquer la syringomyélie, l’autopsie doit être faite dans les six heures après le décès, après il est trop tard.

Quels traitements ?

Niveau traitement, l'opération, très délicate, consistant en la pause d'un drain, doit être effectuée par un vétérinaire neurologue.

Une myélographie est nécessaire, c'est une injection dans le canal rachidien d’un liquide radio-opaque iodé qui surligne les contours de la moelle épinière, permettant de mettre en évidence les lésions de cette dernière (hernie discale, œdème et/ ou tumeur de la moelle épinière)

Pour cet acte il faut un plateau technique adapté, un vétérinaire spécialisé en neurochirurgie pour effectuer ces examens pré-opératoires, afin de traiter une hernie discale ou bloquer les symptômes de l’hydromyélie puisqu’il existe à l’heure actuelle deux opérations possibles.

En ce qui concerne les traitements alternatifs, le neurologue, Dr. Harrington a dit que « l'acupuncture est utile pour soulager les douleurs et l'inconfort mais elle ne stoppe pas l'avancée du mal. Je n'ai pas entendu parlé de traitements homéopathiques qui puissent être utilisés dans ces cas, aussi, je suis intéressée de savoir s'il en existe ».

Voilà un petit condensé sur cette maladie, fort peu connue, et qu’il faut justement faire connaître aux amoureux des CKC ou aux futurs amoureux de cette race…

Pour plus de renseignements, des contacts vétérinaires, dans la recherche, des témoignages, une explication génétique de la maladie, et une mine bibliographique, je vous invite vivement à lire le très complet document que le site des FCKC a, à ce sujet.

 

The Mitral Valve disease

Cette maladie atteint 21 fois plus les Cavaliers King Charles que les autres chiens, il est donc important d’en parler. Cette maladie s’appelle également l’endocardiose des valves cardiaques.

La MVD provoque une dégénérescence du tissu fibreux de la valve mitrale, qui sert de clapet au cœur. Lorsque cette valve ne peut plus assurer son rôle, le sang, au lieu d’aller dans la valve aortique, afflue vers l’atrium, lors de la systole.

Les muscles piliers se retrouvent atteints et finissent par se déplacer de manière anormale.

Les « tissus des cordages ventriculaires » dégénèrent également, et finissent par se rompre.

L’augmentation du volume du cœur et de la pression dans l’atrium compresse la veine pulmonaire et provoque un œdème pulmonaire.

L’endocardiose peut également toucher la valve tricuspide (côté droit) et là, c’est l’abdomen et le foie qui en pâtissent.

Les dégâts causés par la MVD sur l’organisme sont gels que le chien atteint meurt de ses conséquences, et non d’une crise cardiaque, ce qui est beaucoup plus rare : foie, reins, poumons, cerveau sont touchés.

Pour détecter cette maladie, il faut pratiquer une échographie cardiaque orientée, l’auscultation basique n’étant pas suffisante : la MVD pourrait être interprétée comme un simple souffle au cœur. Cet examen est conseillé à partir de l’âge, car avant, la détection est beaucoup plus difficile, le cœur n’étant pas tout à fait développé, et la maladie, si elle est présente, non plus.

Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement face à cette maladie, mais la surveillance de l’alimentation et du rythme de vie, et la prescription adéquate peut permettre d’allonger la vie du chien.

Ce qui peut vous alerter : si votre chien, même jeune présente des signes de fatigues respiratoires, notamment un essoufflement après un effort « normal », il convient de vous en référer à votre vétérinaire, lors d’une visite de routine.

Quoiqu’il en soit, quelque soit l’âge de votre Cavalier King Charles, ou de la réputation de l’éleveur chez qui vous avez ou allez acquérir votre compagnon à quatre pattes, renseignez-vous, et ne vous contentez pas de réponse du type « nos chiens ne sont pas stressés, donc pas de risque de MVD », ou bien « il n’y a pas de cas de MVD en France ». Sachez qu’une échographie du chiot ne permet pas de s’assurer de manière définitive de l’absence de la maladie, même si c’est quand même un gage de bonne foi de la part de l’éleveur.

Pour tout renseignements complémentaires concernant cette maladie, consultez le site du French Cavalier King Charles (en lien), qui a un dossier très complet sur la maladie.

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