A
la mémoire de...
J’aimerai
dédier de site à plusieurs chiens merveilleux que Roxy n’a malheureusement pas
connu… Et rappeler qu’être maître, ce n’est pas seulement prendre un
chien…
J’ai eut un chien avec moi
depuis l’âge de 6 ans… Quand notre deuxième chienne, Pootchie, est morte
d’une énième crise d’épilepsie, mes parents ne voulaient plus reprendre
de chiens, ils étaient trop malheureux. Et puis, l’hiver suivant son décès,
je suis tombée assez malade. Je suis donc restée seule, à 12 ans, toute la
semaine, dans cette maison sans chien. J’ai fini par dire à mes parents que
je voulais à nouveau un chien, car je ne supportais pas de rester seule,
surtout en étant malade. Après avoir beaucoup insisté, j’ai réussi à traîner
mes parents chez des particuliers qui venaient d’avoir une portée de
Beaucerons. Moi, je rêvais d’un colley, aussi même si je craquais devant les
chiots, je ne voulais pas vraiment de la chienne que mes parents pensaient
prendre. Et puis ma mère, ne connaissant pas trop cette race, s’est renseignée,
et a trouvé que son caractère ne convenait pas tout à fait à notre famille,
et l’idée de prendre un Beauceron fut abandonnée. Alors je recommençais à
demander à mes parents un colley. Je n’en démordais pas… Et un jour, ma mère
et moi avons pris la voiture, nous sommes rendus chez des éleveurs amateurs et
avons pris Djase, que mes parents avaient choisi au préalable… Djase avait
deux mois, elle est née le 30 octobre 1988, et pendant mes deux semaines de vacances qui suivirent son adoption,
je ne la quittais pas. Elle était magnifique, et m’a accompagnée jusqu’à
mes 20 ans. Elle a été le témoin et la confidente de ma vie d’enfant,
d’adolescente et de jeune adulte. Dès que j’avais une peine, c’est vers
elle que j’allais, j’enfouissais ma tête dans son col abondant, et la
caressait pendant des heures. Malheureusement, à l’âge de 8 ans, elle a
commencé à ne plus bien marcher, son arrière-train s’affaissait, et son état
s’est dégradé de jours en jours. Mes parents ont tout essayé, jusqu’à
l’acuponcture, mais la seule chose qui aurait pu la remettre sur pattes était
une opération, que les vétérinaires ne voulaient pas faire car ils estimaient
qu’elle était déjà trop vieille. Alors un jour, ma mère ne supportant plus
de la voir souffrir l’a emmenée chez le vétérinaire, qui l’a endormie à
jamais. C'était le 24 juin 1998... Elle repose dans le jardin de mes parents, et elle restera pour
toujours, dans mon cœur..
Lorsque
j’ai quitté le foyer parental, je n’ai pu supporter longtemps de vivre sans
toutou… Je suis donc allée à la SPA de Genevilliers acquérir un compagnon
avec qui, je l’espérai, j’allais vivre bien longtemps. Après maintes hésitations
et déchirements de cœur, mon choix s’est porté sur Plum, un gentil petit
croisé terrier, au croisement incertain, qui était alors bien malade. Grâce
aux médicaments donnés par le vétérinaire de la SPA, il fut vite sur pattes,
et notre vie commune commença. Plum était comme reconnaissant, quand il me
regardait, on aurait dit qu’il se rappelait l’enfer de la fourrière et la
SPA, et qu’il me remerciait à chaque instant de l’en avoir sorti. Il était
gentil, obéissant quand il le voulait bien, un peu indépendant, mais très
social. Il avait beaucoup de succès avec les enfants qu’il adorait, et
passait des heures et des heures à jouer avec Okao, qui était sa grande
copine. Plum n’avait qu’un défaut, un seul, il était fugueur… A la
moindre seconde d’inattention, il s’enfuyait visiter le quartier pendant une
heure ou deux, et rien ne le retenait… Une fois, trouvant la grille de ma
maison fermée, après une fugue, il passa la nuit dehors, et mes collègues le
trouvèrent à l’entrée de mon bureau, le lendemain matin, à mon travail.
J’ai bien essayé, voyant qu’il ne revenait jamais à mon appel, d’aller
voir un dresseur… Le premier cours s’étant plutôt bien déroulé, le
dresseur décida de le détacher, et Plum partit inspecter pendant 2 heures les
deux hectares d’enclos où se déroulaient les cours. Après cet épisode, le
patron de ce centre de dressage me dit que rien n’y ferait et que je devais me
résigner à ne jamais pouvoir détacher mon chien dans un espace ouvert.
Le
week-end du 11 novembre 2000, alors que je l’avais confié à mes parents, il
échappa à la vigilance de mon père et s’en alla faire son tour. Le
lendemain, un chasseur le retrouva dans la forêt, et l’enferma dans la maison
du garde, le temps de revenir avec des gendarmes pour sa capture.
Malheureusement, une personne qui n’était pas au courant pénétra dans la
maison, et Plum s’échappa à nouveau. On ne le revit plus jamais. Ma mère
continua longtemps de montrer sa photo aux gens qu’elle croisait, dans
l’espoir qu’ils l’aient aperçu, mais personne ne se rappelait avoir
jamais vu mon petit chien. Pendant quelques mois, j’ai espéré qu’on le
retrouve, qu’on m’appelle pour me dire qu’il était je ne sais où, et
qu’il allait bien, mais cet appel n’est jamais venu. Je fini par adopter
Roxy, dont les maîtres ne pouvaient plus s’occuper, mais encore
aujourd’hui, dès que je croise un petit chien gris, je ne peux m’empêcher
d’espérer que ce soit mon petit Plum. Oh, bien sûr, s’il avait trouvé de
nouveaux maîtres qui l’aiment, je ne le réclamerai pas, mais ça soulagerai
ma peine de ne jamais avoir su ce qu’il était
devenu.
Kelpie
était la chienne de ma très chère amie Ecossaise, Arlene (à gauche)... J'ai
résidé dans ce pays pendant presque un an, je voyais Arlene tous les
week-ends, et donc Kelpie avec elle. Kelpie est née 28 avril 1996, Arlene l'a
eut lorsqu'elle avait huit semaines... Kelpie a fait, en son jeune temps,
beaucoup de bêtises chez sa maîtresse, ce qui avait le don de mettre hors
d'elle la mère d'Arlene... Les passions de Kelpie était de dormir dans le lit
avec Arlene ou avec sa soeur jumelle Angela (à droite), manger (et le plus
possible), enterrer des objets dans le jardin, courir à toute berzingue et
s'effondrer lamentablement, du sommeil du juste...
Malheureusement,
Kelpie a commencé à avoir des crises d'épilepsie à l'âge de 4 ans, qui bien
sûr, malgré les traitements, n'ont pas été en s'améliorant. Le 21 novembre
2002, elle a été victime d'une énième crise au bout de laquelle elle a
arrêté de respirer... Kelpie a été enterrée dans le cimetière pour animaux
de Kilsyth. May she lay in peace...

L’éducation
du maître
Par Jim Willis (2001)
Quand j'étais un chiot, je t'ai amusé avec mes cabrioles
et t'ai fait rire. Tu m'as appelé ton enfant, et en dépit de plusieurs
chaussures mâchées et quelques oreillers assassinés, je suis devenu ton
meilleur ami. Toutes les fois que j'étais méchant tu agitais ton doigt vers
moi et me demandais " Comment est-ce possible ? ", mais après on
s'amusait ensemble.
Mon éducation a pris un peu plus longtemps que prévu,
parce que tu étais terriblement occupé, mais nous y avons travaillé ensemble.
Je me souviens de ces nuits où je fouinais dans le lit et écoutais tes
confidences et rêves secrets, et je croyais que la vie ne pourrait pas être
plus parfaite.
Nous sommes allés pour de longues promenades et courses
dans le parc, promenades de voiture, arrêts pour de la crème glacée (j'ai
seulement eu le cornet parce que " la glace est mauvaise pour les chiens,
" comme tu disais), et je faisais de longues siestes au soleil en attendant
que tu rentres à la maison.
Progressivement, tu as commencé à passer plus de temps au
travail et à te concentrer sur ta carrière, et plus de temps à chercher un
compagnon humain. Je t'ai attendu patiemment, t'ai consolé après chaque déchirements
de cour et déceptions, ne t'ai jamais réprimandé au sujet de mauvaises décisions,
et me suis ébattu avec joie lors de tes retours au foyer.
Et puis tu es tombé amoureux. Elle, maintenant ta femme,
n'est pas une "personne chien ", mais je l'ai accueillie dans notre
maison, essayé de lui montrer de l'affection, et lui ai obéi. J'étais heureux
parce que tu étais heureux.
Ensuite les bébés humains sont arrivés et j'ai partagé
votre excitation. J'étais fasciné par leur couleur rose, leur odeur, et je
voulais les pouponner aussi. Seulement vous vous êtes inquiétés que je puisse
les blesser, et j'ai passé la plupart de mon temps banni dans une autre pièce
ou dans une niche. Oh, comme je voulais les aimer, mais je suis devenu un
"prisonnier de l'amour ".
Comme ils ont commencé à grandir, je suis devenu leur ami.
Ils se sont accrochés à ma fourrure et se sont levés sur leurs jambes
branlantes, ont poussé leurs doigts dans mes yeux, fouillé mes oreilles, et
m'ont donné des baisers sur le nez. J'aimais tout d'eux et leurs caresses -
parce que les tiennes étaient maintenant si peu fréquentes - et je les aurais
défendus avec ma vie si besoin était.
J'allais dans leurs lits et écoutais leurs soucis et rêves
secrets, et ensemble nous attendions le son de ta voiture dans l'allée. Il y
eut un temps, quand les autres te demandaient si tu avais un chien, tu leur
montrais une photo de moi dans ton portefeuille et tu leur racontais des
histoires à mon propos. Ces dernières années tu répondais juste " oui
" et changeais de sujet. Je suis passé du statut de " ton chien"
à " seulement un chien, " et vous vous êtes offensés de chaque dépense
pour moi.
Maintenant, vous avez une nouvelle occasion de carrière dans une autre ville,
et vous allez déménager dans un appartement qui n'autorise pas d'animaux
familiers. Tu as fait le bon choix pour ta " famille", mais il y eut
un temps où j'étais ta seule famille.
J'étais excité par la promenade en voiture jusqu'à ce que
nous arrivions au refuge pour animaux. Cela sentait les chiens et chats, la
peur, le désespoir. Tu as rempli la paperasserie et as dit : " Je sais que
vous trouverez une bonne maison pour lui." Ils ont haussé les épaules et
vous ont jeté un regard attristé. Ils comprennent la réalité qui fait face
à un chien entre deux âges, même un avec "des papiers." Tu as dû
forcer les doigts de ton fils pour les détacher de mon col et il a crié "
Non, Papa ! S'il te plaît, ne les laisse pas prendre mon chien !" Et je me
suis inquiété pour lui. Quelles leçons lui avez-vous apprises à l'instant au
sujet de l'amitié et la loyauté, au sujet de l'amour et de la responsabilité,
et au sujet du respect pour toute vie ? Tu m'as donné un " au revoir caresse"
sur la tête, as évité mes yeux, et as refusé de prendre mon collier avec
vous.
Après votre départ, les deux gentilles dames ont dit que
vous saviez probablement au sujet de votre départ il y a de cela plusieurs mois
et que vous n'aviez rien fait pour me trouver une autre bonne maison. Elles ont
secoué la tête et ont dit : " Comment est-ce possible ?".
Ils sont aussi attentifs à nous ici dans le refuge que
leurs programmes chargés le leur permettent. Ils nous nourrissent, bien sûr,
mais j'ai perdu l'appétit il y a plusieurs jours. Au début, chaque fois que
quelqu'un passait près de ma cage, je me dépêchais en espérant que c'était
toi, que tu avais changé d'avis, que c'était juste un mauvais rêve... ou
j'espérais tout au moins que ça soit quelqu'un qui se soucie de moi et qui
pourrait me sauver. Quand je me suis rendu compte que je ne pourrais pas
rivaliser avec les autres chiots qui folâtraient pour attirer l'attention, je
me suis retiré dans un coin de la cage et j'ai attendu.
J'ai entendu ses pas quand elle s'approchait de moi en fin
de journée, et j'ai trottiné le long de l'allée jusqu'à une pièce séparée.
Une pièce heureusement tranquille. Elle m'a placé sur la table et a frotté
mes oreilles, et m'a dit de ne pas m'inquiéter. Mon coeur battait d'appréhension
à ce qui était à venir, mais il y avait aussi un sentiment de soulagement. Le
"prisonnier de l'amour" avait survécu à travers les jours. Comme
c'est dans ma nature, je me suis plutôt inquiété pour elle. Le fardeau
qu'elle porte pèse lourdement sur elle, et je le sais, de la même manière que
je connaissais votre humeur chaque jour. Elle a placé une chaîne doucement
autour de ma patte de devant et une larme a roulé sur sa joue.
J'ai léché sa main de la même façon que je te consolais
il y a tant d'années. Elle a glissé l'aiguille hypodermique habilement dans ma
veine. Quand j'ai senti la piqûre et le liquide se répandre à travers mon
corps, je me suis assoupie, l'ai examinée de mes gentils yeux et ai murmuré :
" Comment as-tu pu ?". Peut-être parce qu'elle comprenait mon
langage, elle a dit " je suis si désolée." Elle m'a étreint, et m'a
expliqué précipitamment que c'était son travail de s'assurer que j'allais à
une meilleure place où je ne serais pas ignorée ou abusée ou abandonnée, où
j'aurais à pourvoir moi-même à mes besoins, une place remplie d'amour et de
lumière très différent de cet endroit. Et avec mes dernières forces, j'ai
essayé de me transporter jusqu'à elle et lui expliquer avec un coup sourd de
ma queue que mon " Comment as-tu pu ?" n'était pas dirigé contre
elle. C'était à toi, Mon Maître Bien-aimé, que je pensais.
Je penserai à toi et t'attendrai à jamais.
Puisse tout le monde dans ta vie continuer à te montrer
autant de loyauté.